Il faut descendre un escalier étroit pour débarquer dans son studio. Le sol est jonché de câbles en tout genre. Dur de s'y faufiler, encore plus d'y trimballer une caméra. Et puis, c'est forcément intimidant d'être ici, plus habitué à filmer les jeunes pousses que les chênes aux racines impressionnantes. Mais, tout cela est vite gommé, car Yann est sans doute aussi apeuré que nous. Dans sa tanière, ses musiciens l'entourent. Et très vite, la notion de groupe prend son sens. Cet équilibre qui les lie les uns aux autres. Dust Lane est un album d'équipe.
Cette voiture est peut-être le symbole de Dust Lane. En star sur la pochette de l'album, Yann avait très à coeur d'y jouer le morceau du même nom. Mais faire tenir cinq musiciens dedans n'est pas chose évidente. Après l'étroitesse du studio, le groupe doit se tasser sur la banquette arrière. La nuit tombe, le soleil se reflète sur la carcasse blanche du bolide d'antan.
Le froid aussi s'invite, et nous allons nous réfugier chez Yann. Tout chez lui respire la musique. Sur chaque coin de table est posé un archet ou une partition. C'est donc au beau milieu de son salon que nous décidons de nous poser pour un voyage en "Palestine". On sent qu'ici, chaque musiciens est un peu chez lui.
Il fait nuit noire désormais. Le temps d'une bière sur la terrasse, les musiciens, l'instrument jamais très loin, se laissent emporter dans une dernière rengaine. Comme une berceuse, cet "Amy" en guise d'au revoir.