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take away shows — By Garrincha

Vandaveer

On a rencontré Vandaveer par hasard et grâce à l'insistance d'une de ses amies qui nous a littéralement poursuivi jusqu'à ce qu'on lui donne sa chance. Grâce lui en soit rendue : quelques jours plus tard, Mark & Rose débarquaient à notre deuxième soirée de poche et livraient une superbe prestation devant un petit groupe d'heureux conquis. On était déjà sous le charme. On le sera encore plus pas longtemps après : Mark nous livre ses premières "influences" musicales assis sur un trottoir du 9ème arrondissement, avant de se pointer guitare au poing à la soirée à emporter #2. Souvenez-vous, c'était dehors, c'était un beau moment tout chaud.

Rendez-vous était donc pris pour la suite : lors d'un nouveau passage à Paris avec These United States, c'est cette fois pour un Concert à Emporter qu'on allait se balader.

On avait bien eu quelques nouvelles entre temps mais la bonne nouvelle du jour, c'est donc que Vandaveer revient avec un nouvel album sous le bras (et une tournée en France à partir du 11 avril, mais on reparle rapidement). Et il est aussi bon qu'on pouvait l'espérer : un peu plus délicat et fin que le premier et toujours parsemé de ces envolées qui éclatent en plein vol. Il est toujours habité de ce mélange si particulier de candeur et de tristesse. La voix de Rose y est nettement plus en avant, ce qui est une très bonne chose tant ces deux voix là semblent faites pour s'assembler.


Ça s'appelle Divide & Conquer. Vous y trouverez ce "Woolgathering" qu'il nous avait glissé lors du concert à emporter, dans une version placée sous le signe d'une douceur folle. On est du côté d'une americana qu'on entend pas souvent vers chez nous, quelque chose de plus country que folk, descendant directement - toute proportion gardée - des vieux duos à la Gram Parsons / Emmylou Harris. Vous y trouverez aussi des moments qui me rappellent presque le Bill Withers période Just As I Am, quelque chose qui groove sous la surface. Vous y trébucherez sur des chansons qui semblent inarrêtables, comme ce "Mighty Leviathan of Old" qu'ils ont déjà promené en concert et qui est le "Roman Candle" de ce deuxième album : le morceau sur lequel on chante à fond.

On s'y approche par moments de ce que l'on attend vraiment, finalement, d'un album de Vandaveer : qu'il retranscrive un peu, au moins par moments, l'incroyable plaisir qu'on prend à voir ce garçon en live. Ce petit truc mystérieux qui fait qu'on chantera avec lui à tue-tête même si on sait ne pas savoir chanter juste. Parce que subitement chanter devient le truc le plus important qu'on ait à faire, une source de satisfaction immédiate et plus encore, la seule chose qui semble logique.

Pour finir, vous y tomberez sur "Beverly Cleary's 115th Dream". Un simple piano, un arpège qui se répète et tourne en boucle, pendant que les deux voix de nos amis américains font lever les cœurs. C'est une chanson qui n'invente rien, qui ne prétend en tout cas pas réinventer la poudre, mais qui fait ce qu'elle a à faire avec une justesse folle. On n'a parfois pas besoin de plus que ça. "All the things that lovers need", comme ils le disent justement.

- Photo du bandeau par no more entropy
- Vandaveer sur Système Disque, avec une intervention de notre estimé collègue Rom