... et nous, nous rêvons de réunir autour de lui les forces vives de la Bedroom Community, son label, nous ne sommes là qu’une semaine, il n’aura qu’une heure, nous lâche-t-il dans la loge de Daniel Bjarnasson, Chef d’Orchestre du Philarmonique d’Islande, où nous sommes parvenus à nous croiser – le concert vient tout juste de s’achever, nous sommes à Harpa, le temple Islandais de la musique, à la jauge gargantuesque, pensez-vous : 1 place pour 60 habitants.
Ce sera chez lui, dans le Green House Studio, mais il nous promet Nadja, Daniel, Petrus, Ben, pour interpréter au pied levé l’une de ses compositions. Les partitions sortent tout juste de l’imprimante, on finit d’engloutir sa gaufre au miel, les enfants, les conjoints sont là, on ferme la porte insonorisée, on répète, doubles croches, discussions sur les enchaînements, corrections, coup d’archets, « j’improvise sur l’harmonium », lance le violoniste Petrus, ce seront les percussions et cette drôle de harpe pour Ben Frost, tout juste extirpé d’un mixage en cours (un groupe de métal symphonique, dans mon souvenir).
Daniel a échangé son costume trois pièces pour un pull sans forme, des pantoufles usés et une large paire de lunettes en plastique noir, il est toujours aussi grand mais impressionne moins qu’à Harpa, il est également chez lui, ici. À ce moment, Nadja n’a pas encore sorti son disque solo sur Bedroom Community, elle travaille les interminables escaliers mélodiques qu’elle va enchaîner, encadré de ces trois percussionnistes.
Valgeir économise le verbe, regard droit, même décontracté il semble inatteignable. Il rassemble les énergies et les intériorise ; les effusions viendront après, après le morceau fraîchement arrangé, après la promesse honorée, cePast Tundra que David, Jonathan et moi-même allons vivre en apnée.