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take away shows — By Un invité

The Wave Pictures

Le mot est lâché, les Wave Pictures ont peur. Pas de mal jouer, ou d’être vus, mais d’être filmés, d’entrer dans un processus sur lequel ils n’ont aucun contrôle. La guitare commence pourtant, sans trembler - une Levin de 59 que leur a prêté Howard - et la voix de Dave Tattersall, le chanteur du groupe, s’élance, et avec elle les paroles des Wave Pictures. On aura compris alors comment entrer dans l’univers téméraire de ce groupe qui a déjà dix ans (et combien d’albums ?): il suffit de se laisser prendre par cette voix et cette écriture au style unique. La scène se passe dans couloir pas très loin d’un bar branché parisien où se retrouvent les one-song-performers chaque dimanche soir pour l’open mic.

« I will write you without poetry, Sweet-----heart ». Devant nous, un moment de grâce, partagé comme toujours par une poignée de curieux. Les chœurs sont suivis par les Wows, Lisa-Li Lund et Howard Hughes, et on ne sait pourquoi, mais Hank Williams a l’air de danser avec eux. Pas de transe ou de débordement d’énergie, mais une science de l’équilibre, et le chant comme seconde nature.

La deuxième chanson est plus typique des albums que Dave, Jonny et Franic diffusent depuis des années en cd-r, souvent enregistrés rapidement à la manière de ce concert à emporter volé entre une balance et un (inoubliable) concert. We Dress Up Like Snowmen est un des deux tubes de leur premier EP sorti il y a quelques semaines chez Moshi Moshi. Un tube pour une radio d’une autre planète.
« Tu étais assise sur mon arbre de noël et tu me regardais de haut... » Personne, à part l’exilé Stanley Brinks, ne sait écrire des mots aussi simples et aussi bouleversants.

La dernière take est la plus belle, la plus libre. Dave se laisse aller et sa voix se mélange à celle de Lisa. Jonny et Franic sont comme deux blocs, deux snowmen qui fondent sous la caméra enchantée de Jey. Il y a à ce moment un lien puissant entre la joie de vivre et la joie de faire de la musique quand les Wave Pictures sont en ville, un peu comme John Cassavetes sifflotant dans sa voiture au début de la série « cinéastes de notre temps ». Combien de temps encore avant que le nom de ce groupe soit sur toutes les lèvres ? Et que les lèvres s’agitent au rythme élancé des chansons des Wave Pictures ? Le plus longtemps possible, espérons-le.

Howard the Coward