De pubs alentours, il n'y avait point. Juste de hautes herbes, des collines à perte de vue, une mer calme et de grandes falaises. Des pentes à descendre à pas de loup, des pierres humides à arpenter prudemment, et au fond, ce rocher qui surplombait un horizon infini. C'était supposé être une mise en bouche, nous y restâmes au final bien plus longtemps que prévu. Il y avait au final tout ce que nous cherchions. Car il n'y avait pas besoin de bien plus pour bousculer l'image trop policée que nous pouvions avoir des Staves (et déjà évoquée ici).
Il suffisait de les mettre en mouvement, sans les micros qui habituellement les contraignent côte à côte. De les voir s'agencer, se séparer, se regrouper, s'entraider dans les passages escarpés, se lancer quelques regards amusés. De les entendre sans réverb, caler leurs voix malgré le bruit des vagues se brisant sur les rochers. Et jouer cette chanson splendide, complexe, à tiroirs, qu'est 'Eagle Song'. Nous la découvrions ce jour là, c'était comme si elle avait été écrite pour le déroulé qu'offrait aux filles ce jour-là le paysage des Cornouailles, du calme pré-automnal d'un champ en friche à l'intensité d'une falaise perdue face à la mer.