Moustache ronde et épaisse, haut de forme, et cette lourde et longue cape qu’il n’ôtera pas à un seul moment. Il est avec sa douce, une adorable cougar qui fut la maîtresse de rock stars ayant fait rêver nos mamans, et avec son acolyte, qui lui n’enlèvera jamais les lunettes noires qui lui mangent la moitié du visage.
Voici dons les Olms, apparition surréaliste et colorée dans un Paris d’automne. On ne les imaginait pas comme ça, qui aurait pu imaginer ça d’ailleurs ? Ce n’est pas tant qu’ils semblent venir d’ailleurs que d’une autre époque, celle où appartenir à un groupe de rock impliquait de se grimer, et de rester fidèle au quotidien à son habit de scène. Celles de leurs chansons, de parfaites vignettes pop sorties d’une Californie des années 60, avec juste ce qu’il faut de psychédélisme. C’est d’autant plus déroutant que le duo ne colle aucune attitude sur cet accoutrement très étudié : ils sont adorables, Pete Yorn très ouvert et communicatif, J.D. King affable et silencieux. Ils se prêteront au jeu, accepteront de jouer un peu partout, dans le métro, devant l’Opéra Garnier, dans la rue, dans l’ascenseur… Dans une chambre où Pete Yorn se fera un plaisir de surjouer le pauvre petit beau gosse riche, esseulé dans sa suite luxueuse. Avec cette vision surréaliste de J.D. King qui n’a pas parlé, qui se retrouve près de la fenêtre et semble comme un fantôme, la nostalgie de son comparse personnifiée.