Quand on massacre l’accent anglais comme moi, comment savoir si The Hundred In The Hands – un nom à rallonge que j’avais d’ailleurs tôt fait de troquer contre un « The Ingredients » plus simple à mon oreille – viennent d’Angleterre ou des Etats-Unis ? À leur air vaguement déphasé en fin d’après-midi, j’aurai juré pour un jetlag américain, celui qui rend tout flottant, en dedans et autour de soi. Il faut dire qu’ils avaient connus des mésaventures la veille : concert en extérieur au Glazart annulé à la dernière seconde pour une obscure histoire d’autorisation et de voisinage. Et ils sortaient tout juste d’une séance photo marathon de… 5 heures.
Aussi nous nous sommes tous pris par la main ; la fraîcheur des rosés et des bières ont ragaillardi tout ce monde au ralenti. Tranquillement, le matériel est sorti, et le premier morceau est arrivé presque par hasard. Sans la drum machine de la version studio, sans le fantôme de Blondie, « Pigeons » n’aura pas surpris nos voisines, trop occupées à échanger leurs mémoires – mais qui, pour une fois, auront laissé la musique de The Hundred In The Hands se développer.
C’est cet instant, sans prétention, léger comme l’été qui finit, que le duo nous a proposé avant de repartir, presque sans bruit.