Ce n'était pas gagné. Nous étions à Tokyo, à Ebiusu, un quartier sans humanité, sous le vent et la pluie. Nous étions censés rejoindre les Tenniscoats dans un musée où ils participaient à une installation plastique. Nous les avons attendus longtemps, nous avons essayé d'explorer le quartier en attendant, et rien de fou ne nous attendait, de gros immeubles gris, une voie ferrée surplombée par une passerelle vert d'eau, et personne dans les rues.
Saya avait un sourire magnifique, une décontraction simple, et elle nous a portés. Arrivés sur la passerelle, elle a commencé à chanter , et nous n'avions qu'à suivre. Baibaba Bimba est la plus simple des chansons, une ritournelle entêtante, chantée par une voix apaisée, puissante sans en avoir l'air, qui répète les trois quatre mêmes mots sans cesse.
Saya chante sa mélodie comme s'il s'agissait du fond de sa chanson, d'une base qu'il suffisait de poser et cycler. En descendant de l'escalier, en longeant la voix ferrée, en subissant le bruit des trains qui passent, elle ne fera que jouer avec le décor pour rythmer la chanson, profiter de chaque chose qu'elle croise, quelques marches, une bouche d'égout, un grillage, pour habiller ses Bimba. Nous n'avions qu'à nous laisser porter, ce que nous avons fait avec bonheur.
Après cela, elle a chanté des chansons en Français et ri sur le mot 'plage', bravé le vent et la pluie, fredonné au milieu d'un carrefour. C'était un quartier affreux, c'était un jour de pluie. Cela reste notre plus beau souvenir du Japon.
NB : Cette session a été tourné dans le cadre des Black XS Take Away Shows, opération durant laquelle nous visiterons neuf pays pour y filmer des groupes locaux. La première série, sur le Japon, commence demain.