On a remplacé les copains par une chorale gospel, mais c'est à peu près tout ce qui a changé. Tahiti Boy est toujours assis à son piano, il rassemble autour de lui, il fait attention au moindre détail, et il lance des chansons énormes, des mélodies faites pour être portées par une bande, par plein de voix qui se mêlent, plein de mains qui claquent.
Chez lui, les chansons naissent avec des ambitions démesurées, des envies de grandeur. Quand il pose les premières notes sur le piano, ça doit faire des feux d'artifices dans la tête de Tahiti Boy, le ciel doit y être bien haut, bien vif, et les couleurs y faire des pirouettes insensées. Il est là, dans une salle de réception, il est assis à son piano. La pièce est bien trop grande pour y accueillir juste un musicien, sa violoncelliste et un gospel. On aurait pu inviter 100 personnes, mais non, c'était très bien comme ça : on a pu entendre deux chansons gambader dans tout cet espace, et c'était bien beau, tant de liberté.