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news — By Garrincha

Sun, sun, sun

On l'a guetté entre les nuages, on l'a espéré en vain. Le voilà qui débarque d'un coup pour nous accabler de chaleur. "There will be sun, sun, sun" comme le chantaient les jeunots de Noah & The Whale. C'est le 16ème Mercredix et déjà le troisième consacré à la météo. Parce qu'à la blogo, on est à fond sur l'actu des cumulo-nimbus.

01. Herman Düne - Sunny Sunny Cold Cold Day

Il est bon de se rappeler qu'Herman Düne a autrefois sorti de vrais bons disques qui ronronnaient moins et qui avaient quand même bien plus d'épaisseur. Dans ce rayon là de leur discographie, mon préféré serait sans doute Mas Cambios
(qui a déjà 6 ans, nom de dieu). Notamment, cette chanson qui n'est pas sans rappeler Songs:Ohia.

Et puis ces chœurs clamés sans ambages tuent, tout simplement.

02. Fleet Foxes - Sun It Rises

Avec deux chansons qui comportent le mot Sun en un album et un EP, les Fleet font trop d'efforts pour entrer dans ce Mercredix pour qu'on puisse les ignorer. Entre “Sun It Rises” et “Sun Giant”, difficile de choisir. Le second, entièrement a capella ou presque, est plus aérien mais il se passe plus de choses sur le premier. Surtout, on y entend quelque chose de moins mélancolique et plus de l'ordre de la jouissance pure, le plaisir simple pris face à un lever de soleil retranscrit en chanson.

03. Devendra Banhart - There Was Sun

Après Herman Düne, on poursuit sur la lancée des gens biens qui sont devenus un peu chiants, qui versent désormais dans la caricature d'eux-mêmes. Du temps de Rejoicing In The Hands Of The Golden Empress
, Devendra n'était pas encore ce clown hippie. Bon aujourd'hui, avec le recul et le matraquage auquel on a eu droit, ces arpèges font qu'on a presque l'impression d'entendre une pub Orange. Reste une petite chanson qui n'a l'air de rien mais qui vibre, instable.

04. Akron/Family - Sun Will Shine (Warmth Of The Sunship Version)

Puisqu'on parle de résurgence hippisante, rajoutons à la marmite une pincée de n'importe quoi made in Akron. On vous en parlait il y a peu à l'occasion de leur concert parisien : ce groupe fait à peu près n'importe quoi mais il le fait toujours avec justesse. Ici, il fait décoller un mantra mais lentement, en prenant bien le soin de ramasser ses forces pour pouvoir le projeter haut et loin. Le tout se termine, naturellement, dans une joie assourdissante et dissonante.

05. Yeasayer - Sunrise

Il y a sans doute des connexions cachées à trouver entre Yeasayer et Akron/Family mais je dois être trop fatigué là. En attendant, ce Sunrise n'est certainement pas le morceau le plus évident de All Hour Cymbals
et il fait par moments un peu trop prog-rock alambiqué. Heureusement qu'il est porté tout du long par ses mains qui ne cessent de battre tout ce qui passe à portée.

06. Harlem Shakes - Sunlight

Harlem Shakes, c'est un groupe dont certains ici pensent beaucoup de bien et dont on ne vous a pas encore parlé. C'est une version moins crispante de Clap Your Hands, qui manifestement envie de s'adresser à vos hanches plutôt qu'à votre tête. Il suffit d'entendre le chanteur brailler "sunshine" pendant qu'un kick vous enfonce le besoin de danser de force par les oreilles.

07. Nick Drake - Saturday Sun

Revenons donc à des altitudes plus élevées où l'air est trop raréfié pour qu'on le gaspille à danser. C'est le premier piano à apparaître dans cette playlist, et il me semble qu'en guise d'entrée ça se pose là. Il est des beautés qui ne cessent de surprendre, sans doute parce qu'on les redécouvre à chaque fois, parce qu'on est à la merci de leurs petits détails, de leurs inflexions nouvelles. Il est des voix comme celle de Nick Drake, en somme.

08. Nina Simone - Here Comes The Sun

Un jour, quand je serais grand, j'aurais le courage d'écrire sur Nina Simone. En attendant, on se tait et on écoute.

09. Bill Withers - Ain't No Sunshine

Il existe sans aucun doute au moins 3 millions de versions de cette chanson. On reste pourtant loin de la scie musicale à la "Hey Jude". Et Bill Withers, comme toujours naviguant à la confluence de la soul et de la country, en donne une interprétation stupéfiante de justesse. Pour une raison que j'ignore, ce bonhomme me touche beaucoup plus que tous les autres qui se sont frottés à ce monument. Il y a la légèreté folle de cette voix qui ne touche pas terre, il y a la guitare acoustique qui ancre la chanson dans quelque chose d'organique, de très proche. Il y a ces cordes qui n'en finissent plus de frémir, comme des filaments de lumière que le vent emporte.

10. Nicoletta - Il est mort le soleil

On s'excuse platement auprès de Ray Lamontagne (“Till The Sun Turns Black”), de Black Box Recorder (“Seasons In The Sun”, une version noire et presque moite), d'Antony (“Daylight & The Sun”) et de Wilson Pickett (“Hello Sunshine”) qui sont passés tout près. C'est qu'il fallait faire de la place à la voix tonitruante d'un monde ouvrier disparu et à ce titre si plein de soul. Je me souviens avoir lu qu'un certain Ray Charles l'a reprise à son compte, mais je ne l'ai pas encore dégotée.

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Photo : Communal Living (John Olson - Life / Google)