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take away shows — By Jeremiah

Stephan Eicher

On l'avait rejoint à Crans-Montana, dans un hôtel qu'il avait investi pour en faire son studio. Un lieu déjà hanté par l'ancienne présence de Philippe Djian qui y avait écrit un roman, je ne me souviens plus lequel.

Stephan voulait absolument faire "Déjeuner en paix" dans la cuisine, avec le cuisinier de l'hôtel, il voulait des flammes (comme dans le clip).

Il assommait Franswa, qui s'était improvisé ingé-son ce jour là, du récit de ses dernières trouvailles en termes de micro, en particulier ce casque-micro russe qui permet d'enregistrer le son à 360°, inventé initialement pour le KGB. Il discutait donc positions de micros et Franswa donnait le change en répondant d'un ton assuré à toutes ses suggestions.

Il suffit d'un rapide coup d'oeil aux making-of de ses albums pour voir que les moments de création ne sont pas ceux les plus apaisés pour Stephan. Il a besoin de tension pour faire de belles choses. Entre chacune des trois prises où les cerises du cuisinier n'avaient pas donné l'effet escompté, il lançait des : "Les cerises merde!!!!"; pareil pour moi quand mon cadre ne m'avait pas convenu: "C'est bon tu vas l'avoir ton plan cette fois Kurosawa??!!".

Un espresso plus tard, pourtant épuisés, on avait juste envie de recommencer.