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take away shows — By aKa

Soy un Caballo

On ne saurait trouver plus bel écrin à la musique de Soy Un Caballo que ces boutiques de brocanteurs où nous nous sommes plus à nous balader. Ces nombreux objets qui ont traversé des époques variées pour finir par s'inscrire dans ce tout harmonieux où ils trouvent une nouvelle vie, offrent plus qu'un décor. Ils font véritablement écho à l'univers affectif et musical du groupe qui n'a de cesse de vouloir, à partir de leurs passions et histoires communes et respectives, construire une nouvelle harmonie qui leur soit propre. Ces objets inscrivent ainsi ces morceaux dans un tableau en 3 dimensions qui ne peut manquer d'émouvoir.

Etrange cortège que celui qui traversa la rue Oberkampf en cette fin de samedi glaciale. Quatre musiciens et un bébé, chargés de guitares, banjos, xylophone et suivis de membres de la blogothèque venus en renfort ou en spectateur. Tous emmitouflé dans leurs vêtements d'hivers, les doigts engourdis par la nuit tombante mais le sourire au lèvres, l'esprit résolument égaillé par la perspective de vivre un beau moment.

Alasinglinglin, il fallut installer le vibraphone, se réchauffer un peu, tenter de placer tout le monde dans ce petit espace et surtout, ne rien casser ! Thomas et Aurélie semblaient ravis, totalement à l'aise dans cet intérieur déjà familier et si en accord avec leur univers. Les sourires se confirmaient, notre excitation grandissait et le plus beau restait à venir. Les premières notent de « La raison du plus fort » résonnèrent et chacun retint son souffle. Jeremiah balada sa caméra, balayant dans un même mouvement objets et musiciens. Pour le duo à la tête de cheval, ici accompagné de leurs amis Kate Stables(This Is The Kit) et Jesse D. Vernon (Morning Star) plus rien ne semblait compter d'autre que l'instant présent. Ces quelques douces minutes à jouer, ensembles, dans ce lieu, ces jolies mélodies. Aucun stress, nulle contrainte n'aurait su venir gâcher ce plaisir. Et tandis que la petite équipée jouait les dernières notes du morceau, nous nous surprîmes à soupirer de bonheur, les yeux clos et le cœur gros.

« Robin » et « Au Ralenti » furent filmés quelques dizaines de mètres plus loin, chez un second brocanteur hospitalier où nous trouvâmes exil. Ce petit déménagement singulier ne retira rien à la magie ; après cette première vidéo enthousiasmante, le plaisir ne pouvait qu'aller grandissant. Mosey, la petite fille de Jesse et Kate se mit à dandiner, tentant d'accompagner de sa voix encore hésitante le rythme chaloupé de « Robin ». Nous restions tapis au fond du magasin, sur la pointe des pieds, le cœur gros et les oreilles bercées par les « doing doing » et les « tam tam ».

Et toujours, la caméra de Jeremiah oscillait lentement, parcourant cette constellation d'objet qui entouraient le groupe, dessinant par touches successives les milles détails d'un tableau charmant qui ne se révèle qu'au terme d'un long travelling arrière. A la dernière note de « Au ralenti », il fallu reprendre ses esprits. Se résoudre à plier bagage ne fut pas aisé. Le fils de Chryde, Lucien, en plein apprentissage musical avec la petite Mosey, nous tira doucement du songe dans lequel nous nous étions lovés le temps de ces trois vidéos. Dans le Thalys qui nous ramenait vers Bruxelles, je réalisai enfin le moment magique que je venais de vivre et que j'emporterais désormais avec moi, dans ma propre constellation de souvenirs.