Shugo se promenait, guitare à la main, et ne disait rien, pendant que nous étions perdu. Il gardait ce regard mélancolique et adolescent, perdu on ne sait où. Il nous suivait, et barrière de la langue aidant, nous ne savions s’il se laissait aller, s’il perdait ses nerfs, s’il avait espoir.
Il fallut se faire virer d’un marché couvert par un vieux qui craignait des ennuis avec les Yakusas du coin, revenir sur nos pas, laisser descendre puis monter un passage à niveau, tourner trois, quatre rues, avant de nous trouver dans un quartier résidentiel, comme on l’avait vu dessiné dans de nombreux mangas. Et là, enfin, nous pûmes commencer à jouer. Il n’y avaient guère que trois enfants et une petite vieille pour nous troubler. Le départ pris des heures, mais il était enfin là.
Soudainement, tout était en paix. L’après-midi touchait à sa fin, et tout était soudainement calme, comme si la ville s’était mise en pause pour la musique de Shugo. Lui, se réveillait juste, mais c’est une autre histoire…