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take away shows — By Chryde

Rone

La magie d'un tournage se trouve souvent condensée dans un seul petit instant, qui vous fait à lui seul réaliser la beauté de ce qui se prépare.

Il était minuit passé. Le dernier vol, en direction de Buenos Aires, venait de partir, et le Terminal 2E de Paris-Charles De Gaulle était désert. Pendant que Rone posait et réglait ses machines à même le sol, pendant que Gaspar Claus s'échauffait sur son violoncelle, Frànçois déambulait dans l'interminable allée, sous le gigantesque dôme de bois - une coquille, trop haute pour être un plafond, pas assez encore pour être un ciel, mais pas loin, partant assez loin en tout cas pour qu'elle existe au-delà de notre regard, qu'elle ait son propre horizon.

Frànçois déambulait, donc, et faisant face à ce petit infini, il se mit pour la première fois à chanter. Il s'arrêta presque aussitôt : il n'avait pas poussé sa voix particulièrement fort, mais elle était partie loin, et avec une puissance si surprenante qu'il nous demanda si on ne l'avait pas amplifiée sans lui dire.

Mais non. Le lieu avait juste une acoustique parfaite, capable d'étouffer les sons supposés rester bas et de propulser ceux qui ne demandaient qu'à s'envoler. C'est dans ce petit moment d'incrédulité collective, lorsque pendant un instant, aucun de nous ne fut capable de croire ce qu'il venait d'entendre, que nous avons su que se tramait ici quelque chose de fou.

Toute cette magie, vous l'avez sous les yeux, dans les oreilles. Le dialogue presque organique entre les machines de Rone et le vieux violoncelle de Gaspar. Frànçois qui chante pour lui même et tout en puissance à la fois. Cette coquille qui devient translucide lorsqu'on en éteint les lumières - et le simple fait de pouvoir demander à éteindre les lumières d'un terminal, ou chanter dans le micro des annonces.

Habiter un lieu déserté. Être tout petit, et remplir d'une musique magnifique un lieu trop grand et pourtant si gourmand de ce son. Se fondre dans cette coquille, seuls au monde. Seuls dans ce monde qu'est un aéroport.

Le même film, en réalité virtuelle


Rone - "Quitter la ville" à l'aéroport Paris Charles de Gaulle en réalité virtuelle*

Au delà de la seule version Concert à Emporter - que vous connaissez bien - nous avons profité de l'occasion pour filmer pour la première fois une session en réalité virtuelle - une première pour nous rendue possible grâce au talent d'Okio Studio et au savoir-faire de SWAO (plus d'infos à la fin de l'article).

La version ci-dessus vous permet de voir la vidéo sans appli en version 360° (disponible aussi sur Littlestar et sur Vrideo). Mais pour  profiter pleinement de l'expérience, on vous recommande de mettre un casque audio et si possible de le regarder sur un téléphone avec un casque de réalité virtuelle.
Il en existe plusieurs (Oculus, Google cardboard...) et ils marchent avec une application dédiée. Pour toutes informations sur les différentes diffusions possibles : http://blowup-vr.tv

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Ce film n'aurait pu être possible sans l'invitation, le dévouement et l'incroyable organisation des gens d'Aéroports de Paris. Ce sont eux qui nous ont ouvert l'endroit bien sûr. Mais ce sont aussi eux qui ont fait passer des kilomètres de câbles et des kilos de matériel sur les tapis de contrôle, qui ont établi la liaison avec l'agent chargé de l'éclairage du terminal, coupé la clim dans la nuit, rangé les poteaux de signalisation, gardé leur sang froid alors que le premier avion de Tokyo arrivait dans une heure et que nous avions à peine commencé à ranger. Merci à eux.