Et un dimanche midi, nous voilà débarqués à Lille. Après s’être ingurgité quelques spécialités gastronomiques locales auprès de nos hôtes, nous nous mettons en marche. Les Roken is Dodelijk mènent la danse. Mais comment finir cette phrase sans expliquer ce nom bizarre… Roken is Dodelijk. Ou une volonté farouche que personne ne se souvienne de ce groupe. Un Harrap’s sous le coude, on découvre donc que cela signifie « Fumer est dangereux », simplement.
Mais revenons à notre périple. Le ventre plein, et la clope au bec, donc, nous commençons à traîner dans les rues lilloises. Les Roken ont vaguement concocté un programme de visite. "Vaguement" : les lieux retenus étaient vraiment très éloignés les uns des autres. Pas grave, la marche et la digestion font bon ménage. Sauf qu’il fait un froid de chien. Pas des masses courageux, on décide que la marche à pied, ça suffit et que le métro reste bien pratique. Incapables de se tenir : la première chanson naîtra là, improvisée, entre doutes et sourires.
La ville se réchauffe sous les mélodies des Roken. A peine sortis du métro, un "Jogging" survitaminé et un tunnel envahi, la nuit tombe. A toute vitesse même.
Au fil des heures, nous découvrons des personnages étranges… tout en second degré. Sautant d’un humour gras à des blagues que seuls eux peuvent comprendre, les Roken savent se rendre attachants. Une chouette impression de "rien à foutre" et de légèreté. J’ai cette image de groupes français tristes et un peu chiants. Blasés de tout et ne chantant que leur désespoir larmoyant. Les Roken ont cette énergie et cette joie pure que j’ai rarement croisées. Qui plus est chez eux, à domicile, où ils nous emportent dans leurs ruelles, leurs impasses et leurs souvenirs de noëls.
La nuit est tombée. L’heure des adieux est déjà bien dépassée. Mais nous sommes pourtant toujours là, se disant que finalement, Paris, c’est pas si bien que ça. Sûr, les Roken pourrait se recycler en Office du tourisme de Lille. Ce fut entrée-plat-dessert cette journée et c’est tout plein de sourires que nous avons dû reprendre la route. Avec du rab de dessert même, puisque Fonzie, le chanteur, occupera les places arrières jusqu’à Paris.