Gabriela nous a demandé un verre d’eau chaude. Puis deux. Puis trois. On a pensé qu’elle buvait beaucoup de thé. C’était juste pour réchauffer ses mains gelées, et pas franchement prêtes à faire démonstration de leur habileté.
Rodrigo y Gabriela, ce sont deux âmes, mais surtout quatre mains acrobates, vingt phalanges qui filent avec une rapidité affolante sur les cordes de leurs guitares.
On a voulu les mettre face à face, très près l’un de l’autre, eux qui sont si souvent seulement côte à côte. On a voulu voir les regards des gens qui déjeunaient passer, sidérés, des doigts de Rodrigo à ceux de Gabriela. On a aussi voulu entendre leurs voix, si rare. On a gagné deux sourires béats. Cinq si l’on compte les nôtres.