Une douce ballade autour du Cirque d'Hiver, une après-midi ensoleillée, et la new-yorkaise Danielle qui prenait plaisir à se laisser guider et jouer à chaque coin de rue. Une proche des Cocorosie and co., qui ouvrait pour Grizzly Bear sur leur dernière tournée européenne.
Dans le décor, un homme sort de son immeuble, s'allume une clope, en levant le visage vers le soleil et marque une pause. Deux jeunes frère et soeur frappent dans leurs mains en rythme plutôt syncopé, jusqu'à ce que le plus jeune frappe les fesses de l'autre. Sur le banc, une vieille dame espagnole se met au bout de quelques minutes à participer aussi pendant dix secondes au jeu. Sur l'autre banc, une conversation se poursuit, pendant que derrière Danielle un homme passe furtivement avant de réapparaître dans le parc. Dans une ruelle deux femmes cherchent leur voie et rebroussent chemin sans même s'apercevoir de cette fille à la chapka.
Toujours un certain charme dégagé par la jeune fille, sorte de fausse timide qui résiste quelques secondes avant de pousser ses chansons, et qui se dévoile ensuite très à l'aise parmi le passage de la ville.
Peut-être est-ce Paris, peut-être la taille de la camera, voire la douce musique presque anecdotique qui s'y trame, mais ici tout semble s'organiser comme si l'acte de filmer s'était totalement dissous, comme si nous n'avions pas été là, transparents entièrement dans une ville qui semble ériger la rue comme barrière sociale quasi-infranchissable.
Et pourtant, cela reste: la douce sensation d'observer les mouvements du monde.