Pour moi, Richard Swift est quelqu'un d'insaisissable. Je connaissais son nom, mais pas vraiment sa musique. L'info la plus impressionnante qu'on m'ait dite à son propos est que Wilco a été tellement ému par son show chez Jools Holland qu'il l'a invité sur sa tournée US en 2007. Forcément, ça a piqué ma curiosité. J'ai immédiatement aimé les chansons que j'ai écoutées. Des morceaux comme "Kisses For The Misses", "As I Go" et "Dressed Up For The Letdown" frappent par leur intemporalité et leurs arrangements méticuleux autant que par la voix chaude et accueillante de Richard. Les cinq heures du trajet étaient idéales pour écouter et me familiariser avec sa musique.
Je suis arrivé dans les environs de Cottage Grove vers neuf heures du soir. J'ai traversé une élégante maison blanche pour me rendre au studio de Richard, situé derrière la propriété. Quelques invités étaient dispersés un peu partout, la plupart s'étaient regroupés autour d'un feu. J'ai offert à Richard une bouteille de tequila, puis il m'a fait visiter le studio d'enregistrement rempli d'instruments analogiques (dont une magnifique table d'enregistrement offerte par Wilco).
C'était une fête plutôt intime, seulement quelques amis et sa famille étaient là, et puis moi, l'inconnu avec la caméra. J'ai bu un verre de vin maison assez fort, et j'ai observé les environs. Une heure plus tard, Richard et moi nous sommes retirés vers l'arrière-salle pour discuter, puis je l'ai laissé préparer quelques chansons. Il était nerveux à l'idée de chanter dans un cadre aussi intime, mais il voulait commencer à jouer avant que l'alcool prenne le pas. Richard commença simplement à jouer "Dressed Up For The Letdown", de son album éponyme. Il dit même au revoir à un ami tout en continuant de chanter, et je me suis écarté alors qu'il tournait autour des invités souriants. Alors qu'on l'applaudissait chaudement, il a enchaîné directement avec "Sad Song Street", qui figure dans son EP de 2005 intitulé The Novelist.
Puis, pour clore ce concert d'anniversaire assez impromptu, il a été fouiller encore une fois dans son répertoire une chanson appropriée à la situation "Lovely Night", en assurant ceci à son auditoire : "…motherfuckers, love! Sweet love, oh love, sweet love…"
Si vous avez l'intention de faire un long trajet, je vous recommande chaudement d'écouter à fond le récent double EP de Richard, Richard Swift As Onasis, pour vous mettre dans l'ambiance. Si vous êtes sur la côte ouest des Etats-Unis en octobre, ne le ratez pas, il sera en tournée avec Stereolab. Et pour finir, merci, Richard, pour l'invitation, et j'espère que tu passes une bonne 31è année.
Texte : Steve, traduction : Nora