Le soleil se couchait, nous nous décidâmes alors pour un endroit plus exposé, moins fermé. On se glissa alors dans l'ascenseur déjà bondé et on regarda les boutons s'allumer un par un. La foule s'était dipersée sur le balcon où une légère brise soufflait, tous assis sur des canapés géants, et je demandai à Priscilla à quoi pensait-elle lorsqu'elle jouait sur scène.
On emprunta les rues autour de Little Tokyo alors que la nuit tombait. Le quartier commerçant bourdonnait de gens, qui marchent, rient, saluent leurs amis de l'autre côté de la rue. Priscilla et moi nous arrêtâmes devant un homme qui jouait du Shamisen, en espérant y trouver un étrange amalgame, mais le son était beaucoup trop dissonnant. Quelques personnes seulement semblaient se rendre compte que Priscilla jouait alors que nous marchions parmi les néons et les restaurants. J'ai stoppé net et lui ai demandé de chanter une version a cappella de 'The Moon'. Après qu'elle eût commencé, des gens se sont rassemblés autour de la caméra, attirés par sa présence. Deux vigiles qui étaient près de nous se sont alors mis à discuter, décidant entre eux si ou non nous avions le droit de filmer. Peut-être ont-ils rêvé un jour d'être musiciens. En retournant à son appartement, Priscilla chantait toujours, dans sa bulle, l'harmonie de son monde bien à elle, loin des bruits de la ville. Elle nous dépassa en chantant, alors que nous nous arrêtions pour traverser.
(les fichier iTunes seront disponibles dans la journée)
Traduction par Nora