Et toujours, nous avons joué de la musique. Nous devons avoir cinq versions de leur chanson 'Will you let me sleep', chantée de nuit sur le parking de l'université d'Istanbul, l'après-midi dans un quartier populaire avec 20 gamins, un soir devant la tour Galatasaray puis pour finir dans un escalier de marbre (vous verrez cela plus tard).
Mais nous avions tous envie d'autre chose. Même parfois maladroitement produit, allant jusqu'à lorgner du côté de Prodigy, même multipliant les rimes et gimmicks trop évidents, leur EP (à télécharger ici) dégage une énergie particulière, et nous voulions capter cela.
Au dernier étage de l'immeuble dans lequel ils répètent se trouvait un restaurant de luxe avec accès à une terrasse sur le toit. Nous avions les instruments au deuxième étage, la vue sur Istanbul au dernier, il fallait essayer quelque chose. Il faut un peu difficile de négocier avec les propriétaires qui finir par accepter de nous ouvrir le lundi matin, avant l'arrivée de la clientèle.
Le lundi matin, il pleuviotait. Rien de bien grave... au départ. Le temps que nous installions la batterie, branchions l'ampli de la guitare, attendions que les muezzins se taisent, l'averse s'était intensifiée. Qu'à cela ne tiennent, les Post Dial ont joué le jeu, Sinan tapant sur des caisses noyées, produisant un effet Def Leppard du meilleur aloi. Autour de nous, Istanbul semblaient étouffée par la pluie. Deux gamins surexcités en ont profité pour faire tout un vacarme.