Philippe Mouratoglou a étudié les compositions d'Isaaz Albéniz, un compositeur qui a construit ses "Rumores de la Caleta" sur la musique des guitaristes qui ont enseigné leur art à Pedro Soler, le seul à pouvoir aujourd'hui légitimement reproduire le son de ces voix bientôt disparues. Avec eux se trouve Leslie Kraus, une force en mouvement de la scène new-yorkaise de la danse contemporaine, une femme dont la technique est incroyable et qui ne base ses mouvements que sur son épatant sens de l'observation et du rythme.
La musique de Pedro sert de fondation, de clé à la construction d'une structure. À travers Philippe, le morceau grandit, comme une plante s'ouvrant, développant ses branches et ses racines entre les briques. Les mouvements de Leslie, d'abord à la fois complaisants et opposés aux notes, se connectent peu à peu à la forme que prend le morceau.
La caméra, témoin de tout cela, fait son possible pour capturer cette floraison spontanée, ces erreurs invitant le spectateur à s'engager dans ce que les trois artistes sont en train de créer, à entrer dans la danse et à se connecter directement à la source de la beauté vibrante du flamenco.