C'est dans un de ces quartiers que Nick Waterhouse et son groupe s'étaient installés, là que nous les avons retrouvés. Dans les rues, nous n'avons croisé que deux trois quinquagénaires latinos papotant sur un coin de trottoir.
La banlieue était à nous. Plus particulièrement l'école en face, fermée, et son parking désert.
Nick Waterhouse est connu pour son obsession rétro. Tout dans sa musique doit être d'époque : l'enregistrement, les amplis, les micros, l'utilisation du saxo pour appuyer la rythmique, et les lunettes et chemises haut-boutonnées sur les photos de presse. Ce n'est pas un gimmick. Il faisait bien chaud ce jour là, et Nick n'avait rien d'autre à faire que nous recevoir et jouer pour nous. Mais il était là, se tenant droit, chemise fermée, pantalon à pinces, mocassins vernis, mèche légèrement gominée, en leader d'une équipe qui n'avait pas besoin qu'il ne parle trop, jouant une musique millimétrée et pourtant élastique. Rigorous Groove.