On avait eu envie de filmer les Mujeres parce que leurs chansons n’étaient que pure énergie, concise, nerveuse et enjouée, du garage pop si spontané et bien troussé qu’on a le sentiment de connaître chacune de leurs chansons depuis des siècles, mais de secouer malgré tout la tête comme un fou.
Avec eux, on a fait bien plus que secouer la tête. Ils nous ont tirés, entraînés, emportés. Le temps de mettre en place les bases de tourbillons parmi les skaters de la place, et nous voilà partis dans les rues du Rabal, sous les fenêtres surchargées de linge, chantant et hurlant pour les boutiquiers, les gamins footballeurs, les vieux nonchalants, bloquant les voitures, grimpant sur les scooters, improvisant une course avec la caméra… pour finir par un morceau plus calme devant une grande pancarte conjuguant le mot ‘Ravaler’. La métaphore parfaite : le coup de frais était évident. Depuis, on ne rêve que de revoir ces Mujeres là, et de leur demander de bousculer un peu nos rues parisiennes.