Des éclairs avaient fendu les nuages noirs pendant des heures, accompagnés de grondements de plus en plus menaçants. Les chemins entre les bungalows s'étaient transformés en ruisseau, et rien ne semblait alors pouvoir arrêter la colère du ciel.
En ce deuxième jour de festival, le pire était en réalité passé. La terre avait séché, mais on pouvait encore apercevoir ça et là des vêtements et des serviettes sécher sur les rambardes des habitations et des K-Way planqués dans les sacs en toiles des festivaliers autour de la grande scène.
C'est là que nous avons attrapé Moodoïd, à la fin de leur concert, leurs visages encore bardés de cette épaisse couche de paillettes dorées devenue l'une des marque de fabrique du groupe. Pablo ne nous a pas vraiment laissé le temps de réfléchir : il voulait faire ce Concert à Emporter dans la piscine, avec les filles en maillots autour de lui.
Le soleil se couchait sur les montagnes, rosissant le ciel lentement, pendant que les filles enfilaient leurs maillots de bain, prenaient leurs percussions et que nous équipions Pablo d'un mini-ampli qui allait refuser de tenir à la ceinture de son hôte turbulent.
Nous avons sûrement trop attendu et manqué de coucher sur pellicule l'un des plus beaux crépuscules de l'année. Nous nous en sommes voulu d'avoir fait plonger Clémence, Maud et les deux Lucie si longtemps dans l'eau encore glacée. Mais pendant quelques minutes, au son de leur "Folie Pure", nous avons tous oublié l'orage, les litres d'eau et le froid de la veille. Nous avons quitté l'Ardèche pour Copacabana, la chaleur du Brésil et ses rythmiques qui donnent envie de faire des petits mouvements de bassin étudiés.
Le voyage fût court, mais délicieux.