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take away shows — By Chryde

Mirel Wagner

Dans un café touristique, où les serveurs nous auront déplacés trois fois en douze minutes pour des raisons absurdes, on aura pu parler un peu avec Mirel Wagner, cette Finlandaise d'origine éthiopienne débarquée de nulle part, qui nous a mis par terre en fin d'année dernière avec un disque abrupt, intense, solitaire. Elle nous a alors confirmé qu'elle n'appartenait à aucune scène, n'avait pas vraiment d'ami musicien, et que si elle adorait Spotify, c'était parce qu'on y trouvait les vieux blues enregistrés par Alan Lomax au tournant du siècle précédent.

Elle nous a aussi répété qu'elle aimait les endroits lugubres. Nous, nous voulions essayer de l'en tirer. De la faire jouer au milieu de la vie. Premier essai dans la salle des pas perdus de la Gare de Lyon, repérés en 27 secondes par les agents de sécurité. Second sur la coulée verte, ou il me faudra passer 12 minutes à négocier avec un agent consciencieux, juste pour gagner du temps pendant qu'elle joue 'To the Bone' , inconfortablement assise sur un muret.

Au final, son envie nous rattrapera. Passant devant un immeuble en travaux, elle et Colin s'extasient de concert devant l'escalier poussiéreux éclairé par une ampoule nue, caché sous une épaisseur d'échafaudage. Il n'y a d'abord personne, puis les ouvriers, la proprio, débarquent tous, s'arrêtent. Elle, ne les voit pas. Nous partirons chercher un autre escalier, c'est là qu'elle se sent le mieux. Seule, dans le noir, les yeux révulsés, habitée. Comme un chanteur de blues d'un autre siècle.