Nous avons été servis. Car ce que nous n'avions pas imaginé c'est qu'aussitôt les spectateurs debout, Daniel Melingo s'est jeté sur eux, s'est ménagé un espace à coup de pas de danse, les a fait reculer, les a repoussés derrière la cloison et s'est construit une deuxième scène, un espace assez large pour sa danse avec les caméras.
Ce n'était pas le tango que l'on imaginait, ce n'était pas le tango lustré des salons. C'était celui de la rue, gouailleur, rieur, impoli, qui s'invitait dans un appartement gigantesque et trop petit pour lui. Ce soir là, Melingo nous a pris d'assaut. Nous avons suivi, ébaubis, étourdis, ivres et ravis.