Sur scène, la veille, Brad avait appelé Joe, le batteur, Jésus. Une blague qui fut donc le point de départ d'une mise en scène décidée en à peu près trois minutes pour la chanson His Robe, et ne laissant personne en reste puisque Sharon Van Etten devait improviser quelques notes au violon, et Elizabeth, la chanteuse du groupe Land of Talk, qui les avaient hébergés la veille, attendait perchée sur le balcon un signe de tête pour entamer un inoubliable solo de trompette, instrument dont elle ne sait pas jouer, mais les Megafaun trouvaient l'idée marrante. Un "sermon à emporter" avec Jésus, le lendemain de Pâques, dans le quartier juif de Montréal.
Ce qui est pratique à Montréal pour faire un plan-séquence dans un endroit plutôt joli, calme, et sans devoir (trop) se soucier des voitures, ce sont ses centaines de ruelles. On a arraché Brad, Phil et Joe aux croissants au fromage dont toute la ville parle pour les traîner derrière le café. Changement radical d'ambiance : folk barbue et briques rouges pour Tides.
On aurait bien passé l'après-midi avec ces beardos, à les écouter nous raconter leurs histoires rocambolesques, à boire trop de cafés et à rire comme des bossus en terrasse. Mais ils devaient partir pour Toronto, alors on commande un dernier latte, un dernier croissant, et Martin Anderson sort l'harmonica pour accompagner les Megafaun sur une dernière chanson. Une nouvelle, en fait, Volunteers, qui figure sur le successeur de "Gather, Form & Fly" dont la sortie est prévue cet été.