Ils sont mystérieux et réservés, mais en même temps, leur musique et leurs paroles évoquent une paix et une beautés incomparables. Quelques membres du groupe portaient des masques, en guise – peut-on supposer – de clin d'oeil au titre de l'album. Leur anonymat se fondait avec leur gentillesse et leur nature assez simple. Le genre de types avec qui on boirait volontiers une bière.
A l'Université de San Francisco, au sommet d'une colline escarpée, s'étend le campus Lone Mountain. En conduisant à travers Richmond District par Turk Street, on remarque la volée de marches qui mènent aux immeubles du quartier. Après leur set à l'Independent, nous sommes allés à cet endroit avec les Margot. Nous avons perdu la moitié du groupe en chemin, mais nous nous sommes retrouvés avec dix personnes de plus en arrivant là-bas. Il y avait des petites-copines, les membres d'autres groupes, des amis, et des roadies. Tous se sont rassemblés en haut de ces marches pour la chanson la plus sombre, “My Baby”.
La voix si caractéristique de Richard guidait discrètement les autres voix du groupe.
La chanson suivante partit très rapidement et nous improvisâmes le début avec Casey qui marquait le rythme en tapant des mains et des pieds. Nous avons ensuite suivi Richard en haut des marches pour retrouver les choeurs d'Emily, ainsi qu'une foule de visages souriants. Le son des instruments improvisés, des bouteilles de whisky aux valises, était remarquablement en accord avec les émotions que cette chanson évoque. C'était tard dans la nuit, ou tôt le matin, plutôt, mais nous avons eu l'impression qu'ils s'étaient amusés autant que nous. Avec l'église de l'USF et quelques unes des lumières de la ville en arrière-plan, leur musique animait le décor.
Texte : Art Perez ; traduction : Nora