Take away shows What's New Live One 2 one Music videos Pocket parties Docs
pocket parties / soirées de poche — By Philippe Dumez

Low

J'ai vu Low pour la première fois en 1994, quelques mois avant la sortie de leur troisième album (je l'ai déjà raconté par ici). Même si une bonne fée nommée Kramer – l'ingénieur du son et producteur de la discographie de Galaxie 500 - s'était déjà penché sur le berceau du groupe, impossible alors de soupçonner que Low allait lors de la décennie suivante non seulement égaler l'inaugural « I Could Live in Hope », mais également le surpasser au moins à deux reprises avec les publications de « Trust » et « Drums and Guns ».

En 1994, Low n'était encore qu'un challenger parmi les adeptes de la lenteur (Idaho, Radar Brothers, Spain, Souled Americans, Red House Painters...) qui accordait des interviews au débotté à bord de son van de tournée. Alan Sparhawk et Mimi Parker rayonnaient de cette générosité dont leurs enregistrements étaient si cruellement privés et ce contraste m'avait marqué.

Près de 20 ans plus tard, c'est également sous le signe de la détente que Low accueille les spectateurs de sa soirée de poche. Dans l'escalier qui mène à l'appartement où le couple va se produire en duo, Alan chahute comme un adolescent. Mais, passé l'enthousiasme des premiers morceaux, leur prestation se situera en permanence à équilibre entre la fragilité de Alan Sparhawk et la force de Mimi Parker. A chaque fois qu'il trébuche, elle le soutient et le relance, à l'image de cet incroyable final où Mimi assure seule le chant de « Down By The River », point culminant d'un marathon Neil Young improvisé.

J'ai beaucoup appris sur Low en étant assis à un mètre d'eux. J'ai été impressionné par leur complicité fusionnelle : j'ai observé leurs regards, j'ai partagé leur sourires, j'ai été ému quand, à plusieurs reprises, je les ai surpris livrés à eux-mêmes. J'ai surtout compris que l'essentiel ne passait pas par les mots : ni les leurs (« Words », le titre qui ouvrait « I Could Live In Hope »), ni ceux de Neil Young (« Words », le titre qui clôt « Harvest ») qu'ils ont pourtant prononcés avec une intensité particulière.