Deux gars, calmes, Let’s Wrestle. Ils travaillent dans un magasin de musique non loin d’ici et on ne les imagine pas sautillants derrière leur comptoir mais se mouvant avec nonchalance dans les rayons. Bizarrement (vraiment ?), lorsqu’ils empoignent leurs guitares pour ces chansons jouées souvent pied au plancher, le sentiment de nonchalance demeure. Vous avez dit élégance ? Vous êtes so 2009.
Après avoir un peu marché, nous trouvons le lieu. Pleine rue. Au loin, un camion de déménagement. Les deux s’installent, comme à la maison et lancent I won’t lie to you, barré, branleur, tranquille. Magie du direct, chance incroyable, pas un véhicule ne passe pendant que la caméra virevolte autour des deux petits bouddhas du slack-folk, qui se répondent en regardant, peut-être inquiets, le bout de la rue d’où on s’attend à voir surgir un véhicule. Ce n’est qu’une fois le morceau terminé qu’une voiture quitte son emplacement. Mamie nous demande si on est du coin. Quand on lui dit que non, elle nous dit d’aller nous faire voir. Mais dans des termes que rigoureusement nos mères nous ont interdit de mentionner ici. Pas grave. c’est dans la boîte.