Chacun des lieux proposait un univers visuel et une acoustique différents. L’aliénation de la vie moderne, la peur des relations humaines, l’impossibilité d’avoir le dernier mot dans notre société urbanisée… On sautait d’un thème à l’autre, d’une partie musicale à une autre, le tout se télescopant de chambre en chambre rythmé par la guitare de Lee et son accordage particulier. On peut fermer les yeux, lui enlever son ampli et ses saturations et on le reconnaît quand même entre mille. On retrouve son style aventureux qui use ses expérimentations au service de sa musique. Tant que les cordes vibrent et résonnent dans les couloirs de ce vieil immeuble du Midtown, la ville semble se calmer et murmurer par respect à cet ambassadeur du bruit à la New Yorkaise, le laissant s’exprimer pleinement.
Quand Electric Trim se termine pour la troisième fois, Lee nous sourit amicalement et, avec un humour bienveillant, nous remet les clés. Il regarde les murs, trippe sur les bustes pharaoniques dorés intégrés aux couloirs du troisième étage et retourne à son quotidien. New York redevient bruyante, phagocytant ses citadins dans ses rues striées.