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take away shows — By msaura
Directed by
Vincent Moon
In Paris

Kria Brekkan

Kria Brekkan, son vraie nom c'est Kristin Anna Valtysdottir. Et si vous avez déjà entendu parler d'elle, c'est parce qu'elle vous a bouleversé en chantant pendant plusieurs années avec Mùm, le groupe islandais (Green Grass of Tunnels, souvenez vous de ce chez d'oeuvre...).

Mais voilà, la nouvelle vient 'officiellement' de tomber il y a quelques jours, et Kristin me l'avait annoncé lorsque je l'ai rencontré: elle et Mùm, c'est fini. Mùm qui a depuis embauché deux nouvelles chanteuses.

Rassurons: elle n'a après tout jamais été qu'une voix, posant son doux filet si reconnaissable sur les compositions de Orvar et Gunnar. Et on peut suspecter l'amour d'avoir mis fin à cette collaboration, Kristin ayant quitté Orvar pour former le couple rêvé de tout fan de musique d'aujourd'hui: elle vit désormais à New York avec son mari, qui n'est autre que Dave 'Avey Tare' Portner, le leader d'Animal Collective - elle chantait d'ailleurs sur "Feels" sorti l'année dernière. Vous pouvez également jeter une oreille ici sur la collaboration Avey Tare-Kria Brekkan, qui devrait donner lieu à un album en 2007, écrit à Paris à l'été 2005. Cet été, ils avaient donné une session acoustique à mourir de beauté pour Planet Claire (bizarrement intitulée session d'Animal Collective...), et notamment ce morceau, 'i've got mine', une reprise de Chris Smither. Ils sont actuellement tous les deux en mini-tournée aux US et au Canada.

Ce fut une soirée passée avec Kristin, à travers Paris, chacun sur nos vélos. Une nuit plus froide qu'on ne s'y attendait, on a commencé par boire un verre au Petit Bar de Mme Paulo à Voltaire, avant de se réfugier dans une allée déserte du 12ème. Un scooter passe, elle posée devant ce mur. Kristin était fidèle à l'image un peu cliché que l'on peut se faire de toute islandaise musicienne: ailleurs, flottant dans une façon d'interpréter le monde qui surprend et déconcerte rapidement. Elle m'avait demandé de lui trouver une balalaïka, faute d'avoir mis la main dessus, elle se contenta de jouer de son accordéon parisien. Elle était discrète, douce, lointaine. Si peu sûre d'elle que je devais la rassurer constamment, pour tout et n'importe quoi. Etrange soirée, à tenter de donner du courage.

On a rapidement rapproché la Seine, vers les quais où traînent toujours quelques jeunes alcooliques en passe de conquérir le monde, au bout de l'île, en face de tous les possibles, clichés y compris bien conscients de leur effet. Kristin joue et chante, assise là au bout de ce quai, les voitures passent en fond, elle lance ces quelques mots dans son anglais, un personnage entre dans le cadre, joue discrètement de l'harmonica, n'importe comment, elle termine son morceau, il lui parle en français et elle dit juste 'merci' avec sa petite voix. Sa musique est pleine de ces hésitations, de ces ratés qui n'en sont plus, des petits moments suspendus, attention suspendue à son léger souffle.

Elle chanta encore un peu, pour des gens qui passaient, mais il était tard et on est reparti dans la nuit dans le froid sur nos petits vélos.