Flynn a ce côté mélancolique qui déteint sur sa musique, quelque chose de perçant qui doit prendre racine dans quelque ténèbres. Et puis soudain, ça redevient joli, et gai. Et il a ce sourire de travers. Il y a du blues dans cette chanson. Ouais, une espèce de promenade blues et folk.
Cette vieille guitare qui date de 1934 sonne comme une harpe antique dont jouerait une vieille dame dans une cafétéria du Kansas. La musique de Flynn couvre un nombre incroyable de sujets, et c'est aussi le cas du type lui-même, un musicien artisan des mots, après un album seulement et une expérience aussi jeune de la musique. Il vient sûrement de la tradition shakespearienne, ça se reflète dans ses paroles.
Il a commencé à jouer "The Wrote & The Writ" sur un trottoir plein de bosses, et d'ombres, où étaient alignées des dizaines de voitures. C'était la chanson dont on se demandait si elle valait la peine qu'on essaie. Mais je crois qu'en fin de compte c'est celle que je préfère. Cette ombre et cette guitare qui se balancent. Cette petite gigue écossaise. Cet air d'où est-on et où va-t-on.
Il y a quelque chose de foutrement charmant dans le côté obscur de Buenos Aires. La musique de Flynn a sûrement participé à cette ambiance. Et Flynn aussi. C'est un mec sympa. Intelligent et plein d'énergie. Modeste. J'ai le sentiment que nos routes se croiseront à nouveau. J'ai aussi l'impression que Johnny Flynn a touché à un truc qui vient de quelque chose de vrai. Pas de chichis. Seulement de la bonne musique, poétique, et qui vient de l'âme. Et aussi longtemps qu'il grattera et qu'il chantera, je serai heureux de l'écouter.