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take away shows — By Chryde

Jeffrey Lewis

Les mauvais garçons mettent tout dans leurs chansons. La guitare à la main, Jeffrey Lewis chante le menton haut et l'air blasé. Sans ses chansons, c'est un petit gars timide qui a peur de gêner. Arrivé devant le Progrès, il s'est fait tout petit, a oublié sa désinvolture. Il n'a pas voulu jouer dans le bar, pas voulu déranger "tous ces gentils gens qui boivent un coup". Alors on les a mis en terrasse, lui et son frère et ils se sont lâchés, ont chanté leurs chansons en tapant dans des cendriers.

Les petits garçons sont têtus. Nous cherchions où le faire jouer, nous lui demandions ce qu'il voulait jouer, et il ne cessait de parler de sa bande dessinée. Il a sorti un grand carnet écorné d'un sac plastique défoncé. Il a gardé son manteau et s'est planté devant le mur d'une vieille école. La lumière était irréelle. J'étais assis par terre, le micro à la main, j'écoutais son histoire. Avec des bonnes soeurs massacrées par une grande main rouge. Je n'écoutais plus une chanson, c'était moi le petit garçon.

Les pauvres garçons ont de chouettes jeux cons. A l'arrêt de bus devant la Cigale, Jack s'est assis, Jeffrey a ôté la housse de sa guitare et l'a posée par terre. Ils avaient un sac congélation avec des pièces dedans, ils l'ont vidée sur la housse, et se sont mis à jouer. On avait demandé à Sigrid de passer poser une pièce. Elle l'a fait, le pauvre garçon a dit merci. Puis une dame est arrivée. Une dame agée, une dame en rose vif. Elle s'est posée, a sorti son porte-monnaie, a aussi donné une pièce. Puis, elle a traversé pour regarder le concert à nos côtés, nous qui contenions nos rires et notre joie. A la fin de la chanson, Jeffrey a regardé les pièces : elle avait donné un dollar.