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take away shows — By Chryde

Islands

Je suis allé voir Nick Diamond. Il était à table, une heure avant son concert de la Maroquinerie, avec toute sa bande. Après mon explication bredouillée, il m'a dit une chose : "faisons ça dans la rue, je veux embêter les gens dans la rue". Puis il m'a présenté au reste du groupe, il y a eu une flopée de prénoms, je n'en ai pas retenu un, et suis parti. On les retrouverait après le concert.

Les Islands sont huit sur scène. Ils étaient cinq dans la rue. Une guitare, un tambourin, une clarinette basse et deux violons. Deux violons, à minuit, rue de Ménilmontant. Et une clarinette. On avait de quoi embêter les gens dans la rue. Nous marchions, ils chantaient, et une dizaine de personnes nous suivaient.

Il y a eu cette patronne d'un bistrot d'un autre âge qui a d'abord refusé qu'ils chantent dans son établissement, puis, entendant le groupe entonner 'Don't call me Whitney Bobby', est sortie et s'est exclamée "ah ils chantent bien en fait". Il y avait ce gros berger allemand que Kate n'avait de cesse de poursuivre et qui fuyait la caméra. Il y avait surun mur l'homme au chapeau de Nemo et une voiture aux warnings allumés.

Et puis il y a eu le retour à la Maroquinerie.

Nick a commencé la chanson en marchant au milieu de la rue de Ménilmontant. Les autres se sont placés autour de lui. Ils descendaient la rue, les voitures avançaient penaudes, nous contournaient prudemment pour certaines, nous frôlaient dangereusement pour d'autres. Seul le taxi a décidé de ne pas bouger. Les Islands avaient bloqué la rue. Il avait quatre passager à son bord, il s'est arrêté. Kate lui a fait face. On le sentait obligé de garder son calme, il y avait une caméra, pas mal de monde alentour... C'était tendu, mais Kate a posé un pied, s'est élancée, est montée sur son capot, comme une enfant rassemblant son courage pour caresser timidement le museau d'un fauve. Jolie et frondeuse. Elle avait accompli la mission de Nick. Ils avaient embêté les gens.

Le taxi est reparti, ils ont repris la rue Boyer, entonnant la fin de Volcanoes. Comme un hymne. Satisfaits de nous avoir offert quelques petites minutes de folie dans une rue du Paris populaire.

J'étais épuisé. Je n'avais eu qu'un micro pour les suivre tous. Jey, merci d'avoir remplacé Mathieu. Et désolé d'être si souvent entré dans ton cadre...

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Nick Diamond told me that he wanted to play in the street, to mess with people. So we did. It was just after their show at La Maroquinerie, in Paris. Five of them played for us, in the streets of XXe arrondissement.

They played 'Don't call me whitney, bobby' like a lullaby. We met an old lady bartender, some old drunk guys with their big dogs, some others who walked alog with the band. We saw people dancing at their balconies. We had cars upset when the band began 'Volcano' in the middle of the street.

And we had this taxi. This taxi who couldn't do anything but stop his car, and was containing his anger. This car that Kate climbed like a child briefly bit couragously caressing the mouth of a lion.

They did it. When they went back to La Maroquinerie, they sang 'Volcanoes' like a glorious hymn. They had fun, they got wild in the streets of Paris. Thanks to you, Islands for this moment.

Merci à Pias et Florence Virot