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Hold Your Horses

Je vais pas te mentir, c’était super mais je suis content de rentrer. On en a vu des jolies choses. Redécouvert le goût des tomates, réappris l’odeur de la Biafine, retrouvé la démarche incertaine sur le sable trop chaud. On a ri, bu trop de rosé, pris 3 kilos, on s’est brûlé l’œsophage au cinsault et juré que plus jamais ça. J’ai même lu un livre. C’était super mais j’avais envie que la vie recommence. Tu sais bien que je ne sais pas dormir. Il y a quelques chose l’été dans cette façon de sacraliser le repos qui au bout d’un temps me renvoie invariablement à une image de la mort. J’aime l’activité, j’aime avoir trop de choses à faire et pas assez de temps. Et si je n’aime pas le froid, je suis contraint d’admettre que j’aime les écharpes, je trouve que ça rend les gens jolis. J’aime la couleur orange et l’odeur des premières pluies quand le sol est encore chaud.

Hold Your Horses! était un groupe un peu trop estival pour moi jusqu’à présent sans doute. Je n’avais jamais vraiment pris la peine de comprendre la chorégraphie qui se jouait entre cette voix masculine outrée dans le raclement et cette voix féminine exagérée dans l’émotion. Pas pris le temps de passer au travers de ces orchestrations exaltées qui à tort m’évoquaient autant de métastases du cancer Arcade Fire. Trop de pop gangrenée depuis 10 ans par ces trompettes naïves et excitées pour qu’on ne s’en méfie pas à des kilomètres. J’avais besoin que le soleil se couche plus tôt et que le brouillard se lève. Qu’on soit obligé de passer un hoodie pour continuer à danser sur la plage. J’avais besoin de cet épaississement pour trouver un chemin qui me convienne. Que la mélancolie, si elle ne verse jamais dans la tristesse, sorte un peu de la zone de confort. Qu’on aille titiller le nerf de la dent qui bouge un peu. Pas pour avoir mal, pour sentir un peu plus fort.

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