L'ancienne gare routière de Clermont-Ferrand est, pour moi, un de ces lieux. Un bâtiment devant lequel je suis passée et repassée au moins quatre fois par jour pendant la plus grand partie de mon adolescence et de mes premières années de fac sans même y faire attention. Jusqu'à sa fermeture.
Ce lieu, je ne pensais pas le redécouvrir un jour grâce à Fredo Viola.
J'avais oublié sa grandeur, ses mosaïques, son plafond magnifique, ses drôles de recoins. En rebondissant contre chaque mur, contre chaque anfractuosité, la voix cristalline et d'une justesse folle de Fredo me l'a fait revoir sous un autre jour : celui d'un endroit à la fois familier et nouveau, détruit et en plein début de reconstruction, comme les œuvres de Fredo, toujours en mouvement.
Fredo Viola a construit pierre par pierre son édifice musical devant nous. Il s'est dédoublé à l'infini pour nous offrir un de ses morceaux capable de captiver et de faire revivre un lieu en transition. Et de nous faire oublier le froid glacial qui régnait dans ce vestige de mon adolescence oublié.