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Fat White Family

Août 2014, le Fort St Père, St Malo. Alors que les festivaliers sont massés pour secouer la tête et pogoter face au concert de Thee Oh Sees, nous suivons les quatre londoniens de Fat White Family tout au fond d’un champ boueux et sombre. Là se trouve leur van miteux, avec son sol dégueu qu’ils martèlent, à peine arrivées, de leurs pompes crottées. « C’est notre maison », disent-ils.

Nous n’aurons pas même le temps de leur poser des micros, encore moins d’attendre que ça se calme sur la grande scène. Ils ouvrent une autre tournée de bières, ils frottent les trois cordes qui restent à leur guitare, ils chantent, ils hurlent, une chanson, une deuxième, une troisième.

Ce sont de mauvais garçons, qui ont décidé de ne pas regarder en arrière. Ils chantent comme ils vivent, comme ils boivent, comme si leur vie en dépendait mais qu’il ne fallait surtout pas y accorder de l’importance. On est dans le pur moment, dans le je m’en foutisme poussé si loin qu’on est au delà de l’attitude. Quand la caméra d’Aelred s’approche du guitariste, qu’il la regarde avec sa pose maniérée et sa petite mèche punk, on a le sentiment d’être en train de regarder un reportage des Enfants du rock sur les Violent Femmes, dans la recréation éphémère d’une époque révolue.

Les Fat White Family brûlent la chandelle par les deux bouts et la mordent au milieu. Ils jouent au milieu d’un festival, sur une guitare cassée qu’ils balanceront dans la boue leurs chansons finies. Et quand après, ils iront pisser à côté, les Thee Oh Sees feront toujours autant de bruit. Ils s’en foutent, ils seront bien plus forts, bien plus punks, quand ce sera leur tout de monter sur scène.