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take away shows — By François Clos

Esmerine

Le détail. Les détails. La profusion des détails. Plus je tente d’avoir une image globale de cette rencontre avec Esmerine, et plus je me rappelle des détails. Petit je pouvais rêver des heures en pensant aux nouvelles briques de Lego que j’allais pouvoir assembler, une fois ouverts les cadeaux de Noël. Il y avait de la maniaquerie dans l’air quand j’imaginais les assemblages et dessinais les plans des futures constructions. Je fermais les yeux et ressassais les imbrications patientes et complexes.

Voir jouer Bruce, de Godspeed You Black Emperor, voir jouer Beckie, de Silver Mt Zion, relève d’une monomanie récente qui se confond avec l’ancienne, celle du détail du jeu Lego. Les percussions des quatre mailloches sur le marimba, distinctes. Les arpèges égrenés, avec patience. Une longue focale, comme absorbée par la mécanique des musiciens. Et le va-et-vient des archets, ensemble vibrant dans l’air d’un salon de la Gaîté Lyrique. Pour moi il n’y a rien de plus précieux ici que la manie du détail, la corde heurtée ou caressée, les longues notes qui fuient dans la réverbération.