Depuis 1989, et Tit! An Opera, Dogbowl sort des disques solos, écrit quelques livres, transforme parfois les seconds en premiers, peint (monsieur est diplômé de la Parsons), et offre surtout à ses fidèles des valises entières de chansons qu’il tricote du surréalisme le plus caustique, de l’autodérision poussée à son paroxysme et des mélodies les plus belles. Vous ne voyez pas bien ce que ça peut donner ? Écoutez cette sublime histoire de coup de foudre au petit matin, dans un diner près de Waco au Texas, vous comprendrez. Alors que les deux tourtereaux sortent du restaurant, le narrateur aperçoit une immense colonne de fumée au loin, le feu de l'explosion semble émaner du visage même la belle. C'est un signal à n’en pas douter, un indice céleste qui lui confirme qu’elle est faite pour lui. Il n’a pas tord : les amoureux finissent par filer dans la belle voiture du garçon. Ils se marieront et auront comme ils se doit beaucoup d’enfants (ainsi qu’une machine à laver). C’est David Koresh qui aurait été content d’apprendre ça.
Au milieu des années 1990, Dogbowl a fricoté avec la France, sortant un live et un album chez Lithium — label modèle qu’on ne présente plus ici — ainsi qu’un quarante-cinq tours avec Michel Cloup. Les choses depuis s’étaient calmées. Les plus férus avaient pu se procurer deux disques faits maison, mais cela faisait déjà dix ans qu’on n’avait plus nouvelles.
Aujourd’hui, c’est fête, Dogbowl revient. Il sort un disque magnifique chez 62TV Records, déjà disponible en avant première sur Soundcloud. pour couronner le tout, il sera le 11 avril en chair et en os à l’Espace B. Et soyez en sur : tous les hémophiles de l’amour viendront célébrer le retour de leur maître.