Les Dinner Belles répètent, composent et jouent habituellement dans l'étable de cette ferme, dont les murs sont couverts d'antiquités et d'objets des plus insolites, ramenés d'expéditions diverses. Les murs sont ornés de panneaux de signalisation, chanterelles, photographies, articles de pêche, d'une magnifique paire de guêtres, d'un casque militaire de la Première Guerre Mondiale, et même de la très vieille pierre tombale en bois d'un enfant disparu depuis si longtemps qu'on ne peut plus lire son nom. Le groupe s'est naturellement tourné vers ce "chez soi" loin de chez soi pour ce Concert à Emporter.
Nous avons donc commencé dans l'étable, allumé des bougies, des lanternes -- avec l'extincteur à portée de main, évidemment. Le groupe s'est installé comme à son habitude ; avec les Belles, on se sent toujours plus en famille qu'entre amis, un sentiment confirmé par la présence de l'adorable Kennedy Sharon Bell, 2 ans, fille de Scott Bell, bassiste/chanteur/compositeur du groupe, et qui fait désormais elle aussi partie des meubles lorsque les Dinner Belles se retrouvent, presqu'un membre à part entière, finalement. Elle chante (souvent juste), danse, et applaudit à la fin de chaque chanson. Pas une seconde elle n'a paru déranger ; elle appartenait au groupe au même titre que n'importe quel autre membre.
Après l'étable, nous sommes entrés dans la maison, un vrai capharnaüm entre dégât des eaux et pièces en cours de rénovation, et aux murs couverts de photos, de vieilles publicités et autres calendriers passés. On y trouve également une collection d'animaux empaillés, dont un énorme ours noir du Canada, qui un jour a fait hurler la chanteuse/auteure-compositrice Terra Lightfoot, et lui a inspiré l'expression "Dinner Bears". Mais elle n'est pas la seule que l'ours fait bondir, puisque Kennedy Bell s'exclame de temps en temps "un ours !". Une fois encore, le groupe s'installe en cercle, comme à l'accoutumée, sans laisser Kennedy à part. La ferme est une affaire de famille, et je suis heureux d'avoir fait partie de celle-ci l'espace de quelques heures.
- Text by Jonathan Ely Cass
Traduit par Nora Bouazzouni