Sur la liste des sessions rêvées, celle de Daniel Johnston figurait en bonne place, en tête de liste, non loin de Tom Waits, très certainement.
On savait aussi que l'exercice ne serait pas aisé, l'homme est un brin lunatique et un peu affaibli mais nous étions certains que, quoi qu'il arrive, quelque chose d'assez intense ou émouvant pouvait en ressortir.
Avec les Concerts à Emporter, d'autant plus dans des villes inconnues, rien ne se passe jamais comme prévu. La jolie ruelle pentue repérée la veille est finalement abandonnée pour une terrasse de café assez impersonnelle à laquelle Daniel Johnston se saoulera de coca avant d'interpréter "Silly Love" et "Sweetheart" et s'endormira sous un soleil pointilliste, dans le désordre. Le vent des hauteurs de la ville vous saoule les hommes les plus aguerris.
Il aura beau marmonner dans sa barbe de trois jours des paroles qu'il déchiffre sur son grand classeur qu'il ne quitte pas (pas même sur scène). On n'en restera pas moins impressionnés et un peu émus d'avoir face à nous l'idole de nos idoles. Le pouvoir imbattable des hommes singuliers, des icônes.