La tournée semble ne jamais vouloir en finir, les villes se ressemblent toutes et chaque concert arrive entouré d'une pelletée de sollicitations promo. Courtney Barnett est à Paris, Courtney Barnett est épuisée.
Cela se sent à ses grands yeux perdus, flottant dans le toit du passage alors qu'elle raconte une triste histoire de visite immobilière dans une petite ville australienne. Cela se sent à cette voix plus éraillée que d'habitude, et plus touchante encore, à cette insouciante indifférence à ce qui l'entoure.
On repense à la première session que nous avions tournée avec elle, le jour où elle avait pour la première fois posé le pied à New York. Elle était alors toute timide. Elle était aussi toute posée, d'un calme surprenant quand on sait à quel point elle peut être bondissante, énergique sur scène. Mais c'est sans doute la force de ses histoires : elles sont tellement fines, tellement personnelles, qu'elle s'accommodent aussi bien d'un groupe pêchu en arrière plan que d'une interprétation tout en timidité.