On a finalement retrouvé The Plastics Revolution à Xochimilco, la Venise de Mexico, vestiges des canaux qui sillonnaient jadis la ville et dont les embarcations bariolées – les trajineras – sont une étape incontournable le week-end. On s’y installe en famille autour de longues tables et on navigue pendant des heures au milieu des plantations de fleurs, en étant sans cesse accostés par toutes sortes de vendeurs ambulants et orchestres mariachis. Les Plastics étaient ravis, enthousiastes, joueurs… On aurait pu passer la journée avec eux (on a d’ailleurs fini par passer la soirée avec eux !) pour revisiter entièrement leur répertoire en acoustique et continuer à se promener dans ce lieu unique, classé au patrimoine de l’Unesco.
Après cette balade mémorable, il a fallu retraverser la ville (soit, à la mexicaine, près de deux heures de taxi, à quatre dans un pot de yaourt !) pour rejoindre les Chikita Violenta et s’excuser de leur avoir gâché leurs plans initiaux. Quelques bières et tout est oublié : on peut commencer à déambuler dans les rues du quartier Roma, jouer sur un toit, sur un trottoir, dans un marché, dans une cour intérieure… toujours accompagnés par une petite procession de fans ravis de l’occasion. Les Chikita Violenta étaient sans doute, parmi ceux que nous avons pu filmer, les plus connus hors des frontières mexicaines - trois albums, des tournées US, une production assurée par David Newfeld (Broken Social Scene) – et on a eu droit à de très chouettes réinterprétations acoustiques de leurs morceaux plutôt noisy à la base…
Au final, le quiproquo s’est révélé presque salutaire : la musique des Plastics Revolution est faite pour la joie, la communion, les rencontres fortuites... quand celle de Chikita Violenta – où en tout cas ce qu’ils ont joué ce jour-là – demande plus d’intimité, de tranquillité et aussi de temps pour se développer. Dans les deux cas, l’envie débordante, la gentillesse des artistes et leurs musiques heureuses et stimulantes resteront des souvenirs marquants de notre périple…