Après être entrés par le balcon, joué Flume, ils ont demandé à se rapprocher encore. Le soleil déclinait, la rue en bas était bruyante mais nous n'en avions cure, Justin disait que c'était comme ça qu'il voulait jouer ses chansons. Cela tombait bien, c'était comme cela que nous voulions les entendre.
Pour ne rien perdre de ce concert, la caméra de Vincent Moon est restée en permanence allumée. Il n'y avait rien à perdre, en effet, chaque morceau était une perle, et Bon Iver nous a gratifié de deux reprises, Olive Heart des Bowerbirds et un morceau de John Prine. Mais Moon était comme tout le monde ce soir-là, et il n'avait pas envie de filmer seulement, mais aussi vibrer, fermer les yeux et dodeliner. Alors il a laissé la caméra, elle est passée de main en main avant que Vincent ne la reprenne pour naviguer lentement parmi les gens assis pendant Wolves, pour laquelle le groupe nous a invité a fredonner avec eux, comme il le fait en concert traditionnel...
Pour vous donner une plus juste retranscription de la soirée, il aurait fallu laisser une caméra filmer le jour déclinant, le plafonnier qui s'éteint, les bougies qu'on pose. Quand Sean et Mike ont délaissé leur fauteuil pour laisser Justin entamer Skinny Love, il faisait nuit noire.
Après, il y eut des accolades, des sushis et quelques joints. Puis nous sommes tous descendus dans la rue. Liz Green était venue, on a chanté devant un manège, sur des trottoirs, au milieu de la rue, puis dans un bar, on a bu. On ne peut pas tout vous montrer non plus, il faut qu'on en garde un peu pour nous, bien au chaud, juste à côté de la conviction que nous allions organiser d'autres soirées comme celle-ci. Merci Bon Iver. Merci à tous ceux qui étaient là.