Les cuivres de Benni Hemm Hemm n'ont jamais connu garde à vous, n'ont jamais donné le pas. Ils sont un doux matelas, une petite chappe. Le groupe est en rond sur une place fermée, et très vite ils donnent un son plein, moelleux, comme s'ils jouaient depuis une toute petite boîte dont on aurait ouvert le couvercle en pleine ville.
Ils sont sages et tout excités à la fois. C'est un caractère commun à tout ces groupes qui comptent plus de membres à eux seuls qu'un festival de rock anglais : les trois quart des membres sont comme arrivés là par hasard, sortis du bureau, sortis de leur cuisine, de leur partie de Mastermind. Ils ont une force, ces popeux par intermittence, ils ont une fraîcheur, une capacité d'émerveillement et d'amusement qu'ont perdu nombre de groupes et de musiciens.
Regardez ce petit bonhomme à la parka difforme, son ukulélé dans les bras. Regardez le courir, faire son petit frère, avancer en crabe face à la caméra, n'avoir peur de rien. Regardez son comparse aux maracas se rouler par terre. Ecoutez cette langue étrange, on ne sait pas ce qu'ils disent, on sait juste que c'est doux, que c'est étrange, paisible, on se dit juste que ce soir là, peut être sans savoir pourquoi, certains ont passé une plus belle nuit.