De fait, lorsque nous avons débarqué dans la petite rue pavillonnaire d'à côté, il ne restait que quelques rares stands et, partout, des objets abandonnés qu'une équipe d'éboueurs glanait paresseusement, les jetant dans une grande poubelle sur roulotte. On ne sait plus trop qui a cherché l'autre, qui de Benjamin ou du chef des éboueurs a le premier accroché l'autre. Mais à peine avions nous parlé de ce que nous pourrions faire que nous avons vu le musicien grimper sur la poubelle, essayer de se tenir debout, et commencer à jouer.
On parle souvent, à propos des Concerts à emporter, de ces artistes que nous devons pousser à jouer hors de leur 'zone de confort'. Point besoin de cela avec Benjamin. Il était d'entrée désireux de se confronter à un environnement inconnu. C'est un gamin à l'énergie folle, un gamin avec la voix d'un vieux briscard, une voix qui a charrié mille douleurs mais en redemande encore, prête à jouer, où qu'elle soit.