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take away shows — By msaura
Directed by
Vincent Moon
In Paris

Bear in Heaven

Bear in Heaven, je les ai rencontré sur myspace... Dans le flot continuel de groupes qui passent sur le joujou de la génération, peu ont accrochés mon oreille aussi rapidement que eux. C'était au début de l'été dernier, j'allais partir à New York, mon oreille est tombée sur leur son et je leur ai proposé rapidement de les filmer dans leur ville.

Bon, tout de suite, aller au delà de leur nom, tombé juste au mauvais moment - mais c'est quoi donc cette vogue animale? Après les Wolf en tout genre, voilà que les Bear se retrouvent lâchés un peu partout dans la nature - Panda Bear, Grizzly Bear, Edouard Baer... et donc cet ours au paradis.

Sur disque (ils cherchent un label pour sortir leur premier véritable album, un objet au son absolument singulier et envoûtant), les arrangements sont d'une ingéniosité magnifique, tandis que les perles folk se mêlent avec grâce aux sons échoïsés de partout. La comparaison avec les Grizzly sus-mentionnés est d'ailleurs assez intéressante, puisque là aussi il s'agit d'un one man band qui s'est étoffé au fil du temps: à l'origine projet solo du beau Jon Philpot (c'est lui qui chante dans la vidéo et il avait sorti un excellent ep chez Eastern Developments, le label de son pote Scott 'Prefuse' Herren en 2003) il s'est depuis fait plein d'autres amis qui ont largement complexifié ses mélodies, cassant les rythmes, ajoutant textures électroniques ici, plages ambients là.

Quand je les retrouve en ce début août en plein coeur de Manhattan, l'ambiance est au prime abord assez tendue. Jon se montre très souriant et charmant mais ses acolytes manquent de m'énerver sérieusement par une attitude très blasée à la mode du coin - on a même pas commencé que les mecs semblent déjà saoulés, et le fait de les faire jouer en acoustique (oui désolé les gars, on a pas encore sorti les machines et les speakers portables) me fait craindre le pire - et si leur musique ne ressemblait à rien d'intéressant nettoyée de sa production géniale et de ses éléments électroniques? Question cruciale que l'on s'est longtemps posée avec ce projet de musique de rue.

On commence malgré tout sur le toit d'un building du coin, ils commencent à se décoincer et à croire au film. Le morceau est pas mal, sans plus, adapté au tout dernier moment. On part ensuite rapidement en voiture pour se rapprocher de Union Square, j'ai une idée simple de mise en scène, ils jouent le jeu, ils jouent même du klaxon. Ca marche, étonnamment bien, le morceau s'envole. For Beauty, il se nomme, et la version donnée ici est vraiment partie très loin de la version album. On finit par se sourire les uns les autres, on est tout heureux, on a réussi. Ils sont les premiers surpris.