Mais là, il faut choisir sa cravate, ajuster sa veste, s'assurer que tout le monde sera bien mis, et réaliser qu'on sera sur scène là, tout de suite, pour chanter dans une config un peu différente, et faire les conneries a capella prévues par les petits Frenchies qui l'invitent. Bollocks.
Le concert démarre et Baxter Dury joue son rôle à la perfection, presque d'autant mieux qu'il est un peu mal à l'aise, comme s'il puisait dans sa gêne une absurde préciosité qui lui permet de se détacher et de camper son personnage. Il chante sans effet, casual, détaché, s'appuyant sur un groupe solide qui derrière, se charge de la tension, de la montée en puissance quasi méthodique de ses chansons.
Il est surtout impressionnant de voir à quel point Baxter Dury est tout le temps là, à quel point il habite la scène, entre les morceaux, entre les couplets, dans le moindre silence. Que ce soit par un gloussement, une petite blague, un regard, une façon précieuse de saisir le micro ou désinvolte de détacher sa cravate, l'Anglais se montre un show man absolu, un magnifique meneur de troupe, un élégant amuseur, d'une cinégénie absolue. Il le prouvera sans doute le mieux lorsqu'il se lancera dans une version épurée de son "Oscar Brown", répétée en vitesse deux heures auparavant. Baxter Dury est là, il amuse, il entraîne, il fait rire et émeut, il ramasse les maladresses et en fait des bouquets. Classy Baxter.