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take away shows — By Chryde

Adam and the Amethysts

C’est fou comme un gros coup sur la tête peut vous changer un homme. On nous avait parlé d’Adam plusieurs fois. On nous avait conseillé son disque, au psychédélisme délicieusement suranné, le genre de musique que l’on aurait aimé découvrir une soirée d’été de 1969 mais qui convient aussi parfaitement aux printemps actuels. On nous avait dit qu’il était le garçon le plus gentil de Montréal, qu’il était drôle, plein d’idées, enthousiaste.

Mais Adam était dans un état second. Comme débarquant d’un long rêve halluciné. La veille, avec trois amis, il avait eu un accident de voiture, du genre plus de peur que de mal, mais tout de même, avec tonneaux et tout le toutim. Il avait un gros hématome sur la tempe, et un sourire vague. Il a tenu à faire le concert à emporter malgré tout.

Et son état a déteint sur notre périple. Un périple doux et rêveur, débutant par un coucher de soleil sur les collines, croisant un taxi pour lequel nous improviserons une chanson, et finissant comme dans un rêve étrange. Les Canadiens venaient de perdre un match face de hockey de Philadelphie. Le quartier commerçant se vidait, et il y avait cette grande rue fermée pour travaux, vide, un espace hors temps, hors géographie au milieu des lumières. Adam et ses améthystes s’y sont assis. Et nous étions ailleurs. Nous étions dans les visions hallucinées du plus gentil garçon de Montréal.